À propos de son instrument le musicien est capable de détecter très vite s’il y a un problème qui affecte le son ou le confort de jeu. Il va instinctivement en parler avec son luthier parce qu’il sait, cela fait partie de sa culture, que l’on peut faire quelque chose.
En opposition, la relation du musicien avec son archet comporte une partie irrationnelle qui le persuade que
tout résulte uniquement de sa propre technique. N’ayant pas encore d’alternative connue, il s’est adapté à ces problèmes, sans
vraiment se rendre compte qu'il dépense ainsi beaucoup énergie pour rien à compenser un problème
... qui vient dans beaucoup de cas tout simplement de son archet.
J’aime beaucoup prendre le temps de discuter au moment où les musiciens m’apportent leur
archet à l’atelier. J’observe régulièrement que des archets même parmi les plus prestigieux sont toujours joués « dans l’état » malgré les changements, même minimes, apparus avec le temps affectant le cambre ou la droiture de la baguette, provoquant ainsi un inconfort dans le jeu.
Il y a pourtant des signes très clairs qui indiquent si un archet a besoin d’un réglage.
- une faiblesse latérale au milieu de la baguette que l’on cherche à compenser en tendant un plus
l’archet, et qu’alors le jeu à la pointe s’en trouve inconfortable.
- l'archet est un peu trop nerveux et ne reste pas bien « à la corde ».
- l'archet est devenu trop mou et saute difficilement ou il est difficile de trouver la bonne tension de jeu.
- L'archet est tros lourd ou trop léger.
Encore un fois, le musicien, n’ayant encore aucune alternative connue, s’est adapté à cet inconfort et le
compense sans s’en rendre compte.
Quand je vois qu’un archet présente un problème de ce genre, j’en parle avec le musicien et sa première réaction est :
"Maintenant que vous en parlez, c’est en fait exactement ce que je ressens depuis des années !
Mais comment le savez-vous » ? Et est-il possible de faire quelque chose ??? ».
Dans la plupart des cas la réponse est évidement OUI.
C’est possible en intervenant principalement sur le cambre ou/et la droiture de la baguette, sur l’équilibre de l’archet et sur la qualité et l’épaisseur de la mèche.
Attention, malheureusement trop souvent des ajustements ou réglages proposés au sein de la profession ne sont pas convaincants, voire contre-productifs.
Un réglage d’archet est une opération très exigeante et qui nécessite un vrai savoir-faire.
Pour ma part, il y a obligation de résultat à partir du moment où j’accepte de régler un archet.
Le musicien prenant part à un réglage d’archet a l’occasion unique de ressentir et valider chaque changement opéré sur l’archet.
Un réglage est l’occasion :
- d’explorer et de comprendre la relation qui existe entre les caractéristiques techniques de son archet et les sensations de jeu, ceci à travers la confrontation des impressions et intimes convictions avec des mesures et des explications précises.
- de développer un vocabulaire permettant l’expression de ces besoins.
- de faire le lien entre les sensations de jeu et les caractéristiques techniques propres à l’archet joué.
- d’être capable de définir ses besoins en termes de confort, de qualités de jeu et de sonorité.
- de disposer de nouvelles et précieuses informations sur son archet.
Si tout cela vous parle, ou que vous avez déjà expérimenter un réglage pas convainquant, ne restez pas sur une mauvaise expérience,
venez frapper à la bonne porte.
Dans notre travail quotidien, nous rencontrons des obstacles techniques à franchir qui ne sont pas forcément dues à nos propres limites.
Le travail de réglage que j'ai fait avec Jean Grunberger m'a permis de ressentir avec plus d'acuité ce qui pouvait venir de moi ou de mon archet. Ajustez l'équilibre, le poids, la tension, une courbure à tel endroit de l'archet est parfois cruciale pour résoudre un problème de spiccato, sonorité, détachement, projection.
Ce travail accompli, le geste musical est devenu plus simple, évident et a vraiment facilité mon travail au quotidien.
Grâce à Jean, j’ai découvert qu’il est possible de régler un archet comme on règle un violon !
En affinant plusieurs paramètres très délicats, il parvient à répondre exactement aux attentes du musicien .
Travailler avec Jean a vraiment été une expérience belle et positive.
C’était un magicien pendant son travail et il pouvait faire tout ce que je demandais jusqu’à ce que nous obtenions le résultat que je voulais avec mon archet.
Ce fut un plaisir de rencontrer Jean et sa femme Claudia qui m’ont ouvert ensemble un monde avec leur connaissance et leur art de l’archet. Je suggère chaleureusement à tout musicien qui a des problèmes avec son archet d’aller les voir.
En tant que violoncelliste, les termes de cambre, poids, point d’équilibre, nervosité ou encore flexibilité de l’archet m’étaient familiers sans pour autant en comprendre leurs sens mécaniques.
Le plus frappant, pour moi, a été ce qu’on nomme la déflexion, autrement dit la flexibilité de la baguette. J’associais à tort, puissance de son et précision d’attaque avec une baguette rigide très résistante à la pression.